01 Le vers vide

Des trous noirs ou des blancs dans ma mémoire
Mais moi rien rien elle m'abandonne
Donne-moi un indice j'ai du mal à voir
Avoir la force tu m'étonnes

Des vapeurs enroulées des fumées délavées
Dévaler la pente des regards sournois
Sourd, je me noie un voile est tombé
Une tombe et une croix ça t'étonne
Un voyage dont tu ne te souviens pas
A pas feutrés tu montes les escaliers
Escale au premier tu respires tu t'assois
Tu as soif et tu déconnes

Des voiles dévoilent des vals
Des valises plein les yeux brûlants déments
Dimensions tronquées tu es au fond d'une cale
Calme-toi tu frissonnes

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02 Mi amor

Vous me frappez d’accord
Mais le cœur sur la main
Vous m’accusez de tout ça
Je peux le comprendre
Une rose entre les dents
Vous m’insultez c’est bien
Torturez mes faiblesses
Peut-être un peu trop tendre

Mon amour infini
Mon trésor ma pépite
Un vieux doute me poursuit
Est-ce que je vous mérite

Vous méprisez mon corps
Je vous en remercie
Égratignez mes rires
Je vous donne raison
Vous m’appelez la putain
C’est si joliment dit
Et brisez jusqu'à l’os mes rêves C’est polisson
Mon roudoudou des îles
Ma source ma chaleur
Un vieux doute se faufile
Serais-je à la hauteur

Vous chassez mes amis
Ce respect vous honore
Tirez sur mes idées
Le geste est délicat
Piétinez mes passions
Vous aimez tant le sport
Enfin vous m’ignorez
Et c’est là votre droit

Il est heureux pour vous
Que je ne vous surprenne
A m'offrir de l’amour
J’ai tant besoin de haine
Ma vie ma floraison
Mon feu mon réconfort
Je sens comme un frisson
Amor

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03 Buraliste

Un ciel bleu sans nuage
Ce sentiment d’être abandonné
Comme un oiseau dans une cage
Un demi-tour le coeur serré
Un mensonge pour seule arme
Par la fenêtre le bras levé

Il faut avoir honte de vos larmes
Il faut avoir honte de vos larmes

Dans mon nuage de nicotine
J’ai l’impression d’être désarmé
Ce serpent dont la langue fine
Ne cesse de me susurer
Vos mots ne sont plus des armes
La voie Ferrer égarée

Il faut avoir honte de vos larmes
Il faut avoir honte de vos larmes
Parfois dans le brouillard
Aucune manière toujours pressé
Pris au piège laissé à part
Réfréné cette envie de crier
Un sourire ultime charme
Patience mais le temps est compté

Il faut avoir honte de vos larmes
Il faut avoir honte de vos larmes

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04 Barjavel

Les rideaux lie de vin aux fenêtres
Accrochés à la taille par la cordelière à gland
La table à rallonge de la salle à manger
Le buffet en chêne sculpté
Avec à l'intérieur le service à liqueur
Dont on ne sert jamais
Et ses petits verres posés à l'envers
Autour de la carafe triste autour

Le salon ou l'on n’entre pas l'hiver
parce qu'il y fait froid
L'été parce qu'on n’a rien à y faire
Son tableau accroché au mur
C'est un bouquet de fleurs
Un bouquet de fleurs

Dans la chambre le lit cosy
La lampe de chevet à l'abat-jour
L'armoire galbée avec sa glace froide
Et dans cette glace lorsqu'ils se déshabillent
Un caleçon dont la braguette laisse passer
Un bout de chemise
ou le soutien-gorge qui est bien utile
Et leurs cheveux ternes leurs visages gris
La barbe du soir le rouge à lèvres délavé
Le rouge
Alors pour se distraire
Des bals des fêtes
des concours de Scrabble
Des rencontres sportives
Comptent leurs comptes en banque
Collectionnent les timbres
Emplissent les grilles de mots croisés
Mais cela n'emplit pas leur temps
Leur temps
Alors alors
Ils épient leurs voisins
Imaginent des histoires
Vont à la messe
Envoient des lettres anonymes
Organisent des fêtes de charité
Fondent des partis politiques
Mais cela ne remplit pas leurs coeurs
Alors alors
Alors Ils meurent

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05 Madame et Monsieur

Y'a celui qu'est toujours bien coiffé
Il fait des colères s’il est mal repassé
Monsieur est beau c'est clair
Y'a celui qu'explose tous les records
Il brille il écrase il est tellement fort
Monsieur est le Superman des affaires
Y'a l'autre qu'a la Range Rover
Il pousse klaxonne montre son gros moteur
Monsieur appuie sur le starter
Y'a l'autre qui ne voit jamais ses mômes
Il leur paie des voyages au bout du monde
Monsieur est un bon père

Monsieur est l'homme idéal
Il est beau il est riche il est très occidental
Monsieur est monsieur
Y'a celle qui traite son chien comme un humain
Il est toiletté et griffé Pierre Cardin
Madame a du flair
Y'a celle qui est toute stressée
Il faut qu'elle soit belle c'est bientôt l'été
Madame a de nouvelles prothèses mammaires
Y'a l'autre qu'a toujours le teint hâlé
Ça fait jeune d'être toute bronzée
Madame est du signe du cancer
Y'a celle qui ne mange plus rien
A la télé ils parlent des kilos en moins
Madame est abonnée Weight Watchers

Madame est la femme idéale
Elle est belle elle riche elle est très occidentale
Madame est madame

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06 Ce ne fut

Ce ne fut qu’un regard
Rapide un éclair
Te transperce de toute part
Te fait bouffer la terre

Ce ne fut qu’un rire
Celui-là qui dure
Il résonne pour maudire
Celui-là qui dure

Ce ne fut qu’un mot
Une parole en l’air
Des frissons sur la peau
Ça commence à me plaire

Ce ne fut qu’un non-dit
Une phrase déguisée
Pas vraiment un raccourci
Simplement te déshabiller
Ce ne fut qu’un regard
Rapide un éclair
Te transperce de toute part
Et s’envoyer en l’air

Ce ne fut qu’un rire
Celui-là qui dure
Il résonne pour gémir
Celui-là celui-là qui dure

Ce ne fut qu’un râle
Dans la gorge profonde
Perdu loin dans son dédale
On le sent nauséabond

Ce ne fut qu’un râle
Dans la gorge profonde
On le sent
On le sent

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07 Suis-moi

Dans la nuit elle se camoufle
Le coeur lourd entre mes mains
Dans la nuit elle se couche
Il n’y aura pas de lendemain

Dans le miroir elle se trouble
Cache-cache inopportun
Dans le miroir dans la bouche
Amer elle n’y peut rien

Cette nuit-là n’existe pas
Suis moi arrête de parler
La deuxième chance nous attendra
Suis-moi suis-moi

Dans la nuit elle s’essouffle
Les larmes à la main
Dans la nuit on se touche
piqués au creux des reins

Dans le miroir on se dédouble
C’est un autre matin
Dans le miroir farouche
Belle tu le sais bien
Cette nuit-là n’existe pas
Suis-moi arrête de parler
La deuxième chance nous attendra
Suis-moi suis-moi
Suis-moi suis-moi

Dans la chaleur on s’étouffe
Corps enlacés seins contre saints
Dans la chaleur on fait mouche
Instinct animal plutôt humain

Dans l’alcôve on se camoufle
Embrasés dans ce couffin
Dans l’alcôve on se couche
Enfin
Suis-moi suis-moi
Suis-moi suis-moi
Suis-moi suis-moi
Suis-moi suis-moi

Cette nuit-là c’est toi et moi
Suis-moi arrête de parler
La deuxième chance nous attendra
Suis-moi suis-moi

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08 Chrysalide

Il n'était rien car il était tout
Il ne savait rien car il savait tout
Il n'a rien appris, tout lui revenait
Il avançait car il le devait
Mais une seule question demeurait (une seule question)
Où ?

Il n'avait pas d'âge, il les avait tous
Traverser comme seul dessein
Vivre ce voyage
Pied de nez aux uns, sourire aux autres
Partager son coeur
Malgré tout elle demeure (oh malgré tout)
Où ?
Il n'avait pas d'âge, il les avait tous
Obsession
Sans nom, sans visage
En quête de nouveaux paysages
A chaque pas se relever
Simplement s'émerveiller (oh simplement)
Où ?

Il n'avait pas d'âge, il les avait tous
Un jour réapprendre, (oh) s'arrêter
Et enfin devenir
Le monde a changé
Il l'a suivi
Alors enfin (alors enfin) il n'était rien

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09 A toi

A toi qui écrit la nuit
A toi que le silence fuit
A toi qui la rend si belle
A toi qui me rend si faible

A toi le petit étrange
A toi le petit être Ange
A toi qui se mêle à la vie
A toi qui se mêle à ma vie

Pour une lettre un soupir
Pour un mot un sourire
Pour une phrase un rire
Pour un je t’aime
Pour un je t’aime
Pour un je t’aime
A toi le nouveau Roi
De combattre le Prince de Trévira
A toi l’enfant d’hiver
A vous le fils et sa mère
Pour une lettre un soupir
Pour un mot un sourire
Pour une phrase un rire

Pour un je t’aime
Pour un je t’aime
Pour un je t’aime

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10 L'Ance

A l'aube la rivière
Un sentier un air
Keb'mo
Un parfum de copeaux de bois
Au milieu la mare
Un pont sans route
Un silence

Ainsi lance avec précision
L'arc-en-ciel ou l'ombre
Un bruit de pas dans l'herbe
Il est cinq heures ici
Une maïs contre un moustique
Une lampe et un bon whisky
Un peu tôt
Entre montagne et lumière
Les soies dansent
Légères et sournoises
Ainsi l'Anse

Ainsi lance avec précision
L'arc-en-ciel ou l'ombre
Un bruit de pas dans l'herbe
Il est cinq heures ici

Entre les branches se poser
Dans l'onde danse
Une Fario
Ainsi lance un silence ainsi l'Anse
Le temps s’est arrêté

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11 Le dormeur du val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. [...] Il a deux trous rouges au côté droit.

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12 Galaxie

Une toute petite chose
Doucement elles posent
Un balai orange et rose
Tu rêves les pieds dans les étoiles

Elles dansent

Un tableau éphémère
Peut-être le secret de l’univers
Elles chantent turquoise et vert
Tu rêves le nez dans les étoiles

Elles dansent
Une course éternelle
Comment vivre sans elles
Sur ce tapis noir et sel
Tu rêves le coeur dans les étoiles

Elles dansent

Un voyage flottant
Poussé au gré du vent
La grande ourse rayée bleu blanc
Tu rêves la tête dans les nuages

Elles dansent au hasard

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